Le corpus de texte que nous vous présentons en ce jour est le fruit du TD de Méthodes Qualitatives dispensé par Amandine Turri Hoelken lors du premier semestre de la deuxième année de Licence en Sciences Sociales. Ce semestre, comme le précédent, et, malheureusement, comme le suivant, a été marqué par la crise sanitaire de la COVID-19 et notamment par le second confinement de la France s’étalant du 30 octobre au 15 décembre 2020. C’est ainsi que les observations ethnologiques collectives prévues initialement en lieu public dans le cadre de notre TD sont devenus impossibles. Cette annonce a alors obligé les professeurs à réadapter leurs enseignements afin que nous, les étudiant.e.s, puisions les suivre à distance. Notre enseignante nous proposa alors de s’essayer à un exercice différent et autrement intéressant : une observation collective de l’intime sur une journée commune du mois de novembre.

L’observation de l’intime a été une nouveauté pour la plupart, si ce n’est l’ensemble, des étudiant.e.s participants. Cet exercice nécessite une attention de tous les instants puisque l’objet de l’observation n’est autre que notre propre personne, notre propre vie. Nous nous retrouvons alors à prendre note, à faire attention à des détails qui font, en tant normal, partie intégrante de notre quotidien et auxquels nous ne faisons même plus attention. Le résultat de cette investigation a été agréablement surprenant pour nombre d’entre nous, d’où le nom de ce projet, Une journée Ethnonante, contraction de ce résultat étonnant et de la démarche ethnographique qui l’a permise.

De cet exercice découle une richesse, un matériel scientifique inédit qui permet de se faire  une idée de ce à quoi a ressemblé le quotidien d’une trentaine d’étudiant.e.s en Sciences Sociales durant ce confinement. Il est d’autant plus intéressant que l’ensemble des observations se déroulent simultanément, on peut ainsi observer les divergences entre étudiants dans l’organisation de leur vie durant le confinement. Ce corpus présente alors une diversité de situations, de ressentis que nous vous proposons de découvrir à travers différents mots clés permettant de regrouper les expériences en fonction de leurs points communs.

Ce recueil d’observation de vie ne prétend pas être exhaustif ni représenter les conditions de vie de l’ensemble des étudiant.e.s mais il permet d’apporter une vérité, celle du quotidien de la trentaine d’étudiant.e.s qui y ont contribué, et de mieux comprendre leur quotidien en ces temps troublés par la crise sanitaire.

Pour finir, je souhaiterai adresser, au nom de l’ensemble des étudiants qui y ont pris part, de chaleureux remerciements à Mme Turri Hoelken pour ses enseignements passionnants et pour sa bienveillance constante dans l’accompagnement de nos études, sans qui ce projet n’aurait sans doute pas vu le jour.